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Retrouvez ici  le podcast de l’émission du 13 décembre 2023.

Des groupes financiers rachètent les cliniques vétérinaires ?

Des groupes financiers rachètent les cliniques vétérinaires ?Oui, des groupes financiers sont en train de racheter massivement des cliniques vétérinaires. Historiquement, les vétérinaires étaient un peu comme des auto-entrepreneurs: ils ouvraient leur cabinet ou leur clinique et géraient à la fois les soins des animaux mais aussi la gestion de l’entreprise qu’ils avaient créées. Il est vrai que la part non médicale du travail a considérablement augmenté. On aurait pu s’attendre à l’inverse avec la digitalisation croissante. Mais il n’en est rien. Les ressources humaines peuvent prendre une part importante du temps d’un vétérinaire, la gestion des stocks, des achats, les gestion de la relation client: de nombreux vétérinaires ont l’impression d’être plus entrepreneurs que vétérinaire chaque jour.

Pourquoi des groupes financiers s’intéressent-ils aux vétérinaires ?

Parce que le marché est en constante augmentation. Il représente rien qu’en France plus de 5 milliards d’euros par an. Les groupes financiers y voient une source de profit et voici leur offre: ils proposent au vétérinaire de lui racheter sa structure et de prendre en charge la totalité des tâches non médicales pour laisser 100% du temps au vétérinaire pour soigner les animaux.

Et ça marche ?

Oui. On estime que d’ici à 2025, 30% des cliniques auront été rachetées, ce qui représentera un vétérinaire pour chien et chat sur 2. Dans la région, des groupes comme IVC Evidensia, Univet ou Sevetys ont déjà racheté plusieurs cliniques à Narbonne, Beziers, Lezignan.

Qu’est-ce que ça change pour les clients que nous sommes ?

Officiellement rien. Voire même des vétérinaires plus disponibles car déchargés de toutes les taches non médicales. Dans la réalité, le risque est que les groupes, désormais propriétaires donc « patrons » des vétérinaires qui y travaillent, cherchent à pousser la rentabilité au maximum aux dépens de la liberté de prescription. L’ensemble de la profession ainsi que l’état veillent à éviter ce type de dérive. Le Conseil d’Etat vient d’ailleurs de confirmer la radiation de cliniques que des groupes avaient rachetées en privant leurs vétérinaires de toute liberté de décision.

Crédit photo: Nick Youngson CC BY-SA 3.0