Retrouvez ici le podcast de l’émission du 7 septembre 2022.
Faut-il continuer à vacciner contre la piroplasmose ?
Voilà une vraie question d’autant que ces 3 dernières années, toute la population a été sensibilisée aux vaccins avec la pandémie. La question nous revient souvent. Juste avant, pour nos auditeurs, je rappelle que la piroplasmose est une maladie transmise par les tiques. Et des tiques, chez nous, on en a beaucoup. Après s’être accrochée au chien, la tique va piquer le chien pour lui prendre du sang. C’est à ce moment là qu’un parasite hébergé par la tique, va rentrer dans le corps du chien. Il y détruit les globules rouges. Sans traitement, le chien meurt rapidement. Et avec traitement, il arrive que l’on ne sauve pas tous les chiens surtout s’ils sont pris trop tard. L’arrivée du vaccin a changé les choses. C’est un vaccin qui a juste comme inconvénient de ne pas pouvoir être fait en même temps que les vaccins annuels. On l’a depuis les années 80 et il a évité à bon nombre de chien d’être malades.
Qu’est-ce qui a changé ?
D’abord le climat qui fait qu’on n’a plus une seule espèce de tique majoritaire en France, Dermacentor Reticulatus. C’est lui qui transmets la piroplasmose contre laquelle le vaccin est efficace. On trouve désormais également une autre espèce importante: Rhipicephalus sanguineus qui transmet une piroplasmose contre laquelle le vaccin n’est que peu actif.
Est-ce qu’il y a eu des études d’efficacité des vaccins contre la piroplasmose ?
Oui, on a 2 études importantes dans la fin des années 80. La plus à charge, réalisée sur 772 chiens vaccinés vivant dans le sud de la France en 1988, a mis en évidence une efficacité du vaccin estimée à 26,4% (Lepetit). C’est effectivement maigre.
Y a t il une alternative ?
Oui, parallèlement on a fait de gros progrès dans la lutte contre les tiques. Les nouveaux traitements par comprimés sont très efficaces. Plutôt que de lutter contre la piroplasmose elle-même, on évite que le chien ne l’attrape en luttant efficacement contre le vecteur, c’est à dire la tique. Ces comprimés ont révolutionné notre approche. C’est donc vrai que, sauf cas médical particulier, il semble plus interessant d’utiliser ces traitements, que d’utiliser le vaccin. Bien sûr, si on peut faire les 2, c’est une double protection.
