Retrouvez ici le podcast de l’émission du 30 janvier 2019.
L’euthanasie du chien et du chat: comment ça se passe ?
Aujourd’hui, on aborde un sujet délicat mais pour autant un sujet régulier en médecine vétérinaire, puisque, contrairement à la médecine humaine, l’euthanasie active est possible. On entend par euthanasie active, le fait de donner intentionnellement la mort, en l’occurence ici, par injection d’un produit létal.
Comment se prend la décision ?
La décision appartient toujours au propriétaire de l’animal. Pour autant, ça ne se décide pas comme ça. Dans les faits, c’est plutôt l’accord entre le propriétaire d’un côté et le vétérinaire traitant de l’autre. Il y a des cas évidents de souffrance aiguë, où, sans être plus facile, la décision d’euthanasie s’impose. Si on ne le fait, pas, l’animal meurt dans l’heure qui suit. Il y a d’autres cas plus complexes, sur des maladies chroniques comme certains cancers où la décision peut être vraiment culpabilisante. Car dans ces cas là, l’animal a plus d’un jour à vivre. En clair, si on ne le fait pas le jour J, alors il est bien avec nous le lendemain. Pour autant, ce sont des décisions qui peuvent être prises par les propriétaires quand il n’y plus d’espoir. Dans ma pratique, par exemple, j’ai l’habitude de dire, sur ces cancers en phase terminale, que si l’animal arrête de manger, ça peut être le moment de prendre la décision.
Comment ça se passe ?
Une fois que tout le monde est d’accord et que la décision est prise, il y a d’abord une phase administrative. Le propriétaire va signer une demande d’euthanasie. Se pose aussi la question du devenir du corps après. On l’a déjà évoqué dans la Minute Vétérinaire, il y a l’enterrement chez soi, les cimetières animaliers et l’incinération avec ou non retour des cendres. Dans tous les cas, il faudra remplir un certain nombre de papiers. Tout cela est fait avant l’euthanasie elle même. Ensuite ça se passe toujours en 2 temps: d’abord une anesthésie générale, si bien que le chien ne sent rien de plus, rien de moins que s’il viendrait pour une chirurgie de routine. Et comme on sait que c’est pour faire partir l’animal, on n’hésite généralement pas à surcharger l’anesthésie de façon à ce que l’animal tombe dans un très profond sommeil. Puis on injecte enfin le produit euthanasique qui va provoque en quelques secondes l’arrêt du coeur.
Vous devez en voir beaucoup, ce n’est pas trop dur ?
On se blinde. Si on commence à penser, il y a de quoi effectivement faire une sacré déprime. C’est la démarche professionnelle qui l’emporte. Mais je reconnais que sur certaines euthanasies, il n’est pas rare d’avoir la gorge serrée.